UN PASSÉ QUI RATTRAPE
CHAPITRE 06
Desmond calme-toi tchuips.
- L'amour entre mère et fille
- Premier jour de travail et ....
*** Ariane llunga
Je sors lentement de mon sommeil, encore engourdie, en sentant des caresses légères sur mon visage. Mes paupières s’ouvrent difficilement, mais mes yeux croisent immédiatement ceux de ma mère. Elle me fixe avec une tendresse infinie, un mélange de douceur et de peine qui me serre le cœur.
— Maman… murmuré-je avant de fondre en larmes.
— Chut… ma princesse, je suis là maintenant, souffle-t-elle, tandis que je me redresse, m’asseyant sur le lit d’hôpital, mes jambes tremblantes sous la couverture.
Je pleure en silence, les souvenirs de la nuit dernière m’envahissant. Des larmes chaudes coulent malgré moi, alors que je tente de chasser cette sensation d’impuissance qui m'étouffe.
— Maman… je suis désolée, dis-je d’une voix brisée, mon cœur lourd.
Elle pose une main rassurante sur mon épaule, mais ses yeux reflètent une douleur qu'elle peine à dissimuler.
— Pourquoi ne m’as-tu rien dit dès le début, quand ton patron a commencé à te regarder autrement ? demande-t-elle doucement.
Je baisse la tête, incapable de soutenir son regard.
— Je ne voulais pas que tu me demandes de démissionner… mon salaire… il nous permet de survivre, dis-je d’une voix tremblante.
Elle serre les lèvres, les larmes aux yeux.
— Je préfère mourir de faim plutôt que de mourir de chagrin en voyant ma fille brisée. Et si cet homme t’avait violée hier, hein ?
Sa voix se brise, et je sens tout le poids de son inquiétude. Mais je secoue la tête.
— Maman… il n’a pas réussi, c’est tout ce qui compte, supplie-je. Oublions ça, s’il te plaît.
— Comment pourrais-je oublier ? C’est de ma faute si tu t’es retrouvée dans cette situation. Si j’assurais mon rôle de mère comme il faut, jamais tu n’aurais eu à subir ça… à devoir travailler pour rapporter de l’argent… Je…
— Arrête ! crié-je presque, le cœur serré. Je n’aime pas t’entendre dire ça. C’est mon devoir de prendre soin de toi quand tu ne vas pas bien. Depuis que je suis petite, toi et papa vous vous êtes sacrifiés pour moi jusqu'à sa mort . Maintenant, c’est à moi de le faire. Alors ne dis plus jamais ça… et essayons d’oublier, d’accord ?
Elle hoche doucement la tête, essuyant une larme, avant de se glisser à mes côtés dans le lit. Ses bras se referment autour de moi, et je sens son cœur battre tout comme le mien . Nous sommes enveloppées dans un silence apaisant, où seules nos respirations résonnent. La chaleur de son étreinte m’apporte un réconfort que je pense avoir perdu. Mais ce moment de paix est interrompu par un léger coup à la porte.Julien entre doucement, un sourire chaleureux aux lèvres.
— Ariane… comment tu te sens ? demande-t-il, ses yeux scrutant mon visage.
Je lève les yeux vers lui, essayant de masquer la tristesse qui me ronge.
— Mieux… maintenant que maman est là, dis-je, un léger sourire triste s'accrochant à mes lèvres.
— Et vous madame llunga demande-t-il à maman .
— Je vais bien mon fils , répond-elle.
Il s’assoit sur la chaise à côté de nous.
— J’ai une bonne nouvelle, dit-il, prenant une profonde inspiration. J’ai trouvé un petit studio pour t'éviter beaucoup de dépenses , mais vous pourrez y être en sécurité, loin de ce Monsieur Eboué que tu refuses de dénoncer , dit-il d'une voix empreinte de reproche .
Un souffle de soulagement s’échappe de mes lèvres.
— Merci, Julien. Merci d’avoir pensé à nous, murmuré-je, le cœur un peu plus léger.
Ma mère serre ma main avec tendresse, un sourire de gratitude éclairant son visage fatigué.
— Merci mon fils , lui dit maman .
— C'est rien mère, dit-il se levant. Je vais voir le médecin pour savoir si Ariane peut sortir, ajoute-t-il .
Il quitte la pièce, laissant ma mère et moi dans un silence chargé d’espoir.
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***
Ça fait quelques jours maintenant que j'ai quitté l'hôpital et que maman et moi avons emménagé dans le studio trouvé par Julien. Tout va bien, je n'ai plus eu de nouvelles de Monsieur Eboué et c'est tant mieux. Tout ce que je veux maintenant, c'est commencer mon nouveau boulot. Liam est venu nous rendre visite ce matin, après que Julien lui ait parlé de ce qu'il s'était passé. On a discuté un moment et il a pris de nos nouvelles avant de repartir. Actuellement, je suis assise dans le salon de notre studio pendant que maman se repose, et Miracle et moi discutons. Elle se plaint de ce que Monsieur Eboué leur fait subir.
— Franchement, Monsieur Eboué nous fatigue trop, dit-elle, les yeux enflammés. Depuis ton départ, il est de mauvaise humeur, et je me demande si tu n'aurais pas dû porter plainte pour son comportement inacceptable envers toi, ce pervers.
Je hoche la tête, comme pour dire que je suis d'accord avec elle.
— Ne te stresse pas pour ça, lui réponds-je doucement. Très bientôt, Dieu fera et tu trouveras mieux ailleurs.
— J'ai tellement hâte, dit-elle souriante. Bon changeons de sujet. Mais dis-moi, tu commences ton nouveau boulot demain, non ? Ça va être excitant !
Je lui souris, contente de passer à quelque chose de plus positif.
— Oui, je suis impatiente. C'est un nouveau départ pour moi, et j'espère que ça ira mieux que chez Monsieur Eboué.
— Ça ira forcément ma puce. Tu es nerveuse pas vrai ?
— Oui, je suis un peu nerveuse, mais je pense que ça va aller.
Miracle me regarde avec un sourire réconfortant.
— Ne t'inquiète pas, tu es faite pour ça. Tu as toujours été brillante dans tout ce que tu fais.
Ses mots me réchauffent le cœur.
— Merci, je vais essayer de garder ça en tête.
Nous parlons encore un peu de mes attentes pour le nouveau travail, puis la conversation dévie sur des sujets plus légers, des rires éclatant entre nous. Ce moment de complicité me rappelle combien il est important d'avoir des amis sur qui compter. Alors que la lumière du jour commence à s'éteindre, elle demande à partir car elle doit passer faire des achats au marché pour sa maison. Je la raccompagne vers la sortie avant de me diriger vers la cuisine pour faire le dîner avec maman qui me rejoint plus tard. Après le dîner nous nous mettons au lit.
— Ça ira, je le sens, murmuré-je à moi-même. Demain sera un nouveau départ. Puis je ferme les yeux et me laisse aller dans les bras de Morphée.
Le lendemain matin, après avoir accompli mes tâches quotidiennes, je me prépare pour mon premier jour de travail. L'excitation et l'appréhension se mêlent en moi. Une fois la bénédiction de maman reçue, je lui souhaite une bonne journée et sors de la maison, cherchant un taxi pour éviter d'arriver en retard. Dans le véhicule, je me surprends à penser à tout ce que ce nouvel emploi pourrait signifier pour moi. Mon cœur bat la chamade à l'idée de ce qui m'attend. Suis-je vraiment prête ? Aurai-je les compétences nécessaires pour réussir là-bas ?
— Tu y arriveras, tu en es capable. Ce travail est une belle opportunité, une chance de prouver ta valeur, me rassure ma conscience.
Arrivée devant le bâtiment, je respire profondément pour apaiser les battements de mon cœur avant de sortir du taxi et de régler la course. Je me dirige alors vers l'entrée, un mélange d'excitation et de nervosité dans le ventre. Deux minutes plus tard, j'arrive à l'endroit où je suis censée passer mes trois premiers mois d'essai. Là, je trouve l’ancienne secrétaire du directeur général, chargée de me former pendant ma période d'essai.
— Bonjour, dit-elle avec un sourire accueillant. Prête à commencer ?
— Oui, madame, dis-je, reconnaissante de la chaleur de son accueil.
L’adrénaline monte en moi alors que je réalise que c'est le début d'une nouvelle aventure, un pas vers un avenir que j'espère radieux . Plusieurs minutes plus tard, alors qu'elle m'explique ce que je devrais comprendre concernant mon travail, mon patron sort de l'ascenseur et se dirige vers son bureau, passant près de nous.
— Bonjour, Monsieur, disons-nous ensemble, un sourire sur nos visages.
Il ne répond pas, son regard fixé droit devant lui. Je le regarde jusqu'à ce qu'il entre dans son bureau, me demandant si c'était mauvais de l'avoir salué.
— Ne t'inquiète pas, tu n'as rien fait de mal. Des fois, il répond aux salutations et d'autres fois non, dit madame Nella en me faisant sursauter.
— Je comprends, réponds-je simplement.
Deux minutes plus tard, le téléphone fixe à côté de nous se met à sonner. Madame Nella me demande de décrocher.
— C'est à toi de jouer, c'est le patron, dit-elle avec un sourire encourageant.
Je hoche la tête, nerveuse, et décroche le téléphone.
— Oui, Monsieur ?
— Apportez-moi un café, dit-il d'une voix autoritaire.
Mon cœur s'emballe à l'entente de sa voix.
— Oui, bien sûr, Monsieur, je m'exécute tout de suite, murmuré-je, tentant de cacher mon stress.
Madame Nella me regarde avec une expression complice.
— Il veut un café, dis-je en me levant. Mais je ne sais pas comment il le prend.
— Il aime son café noir et bien fort, répond-elle. Vas-y maintenant, il aime qu'on s'exécute vite.
Je prends une profonde inspiration avant de me diriger vers la machine à café, consciente que cela pourrait être le premier pas pour gagner la confiance de mon patron. Après avoir préparé le café, je me dirige vers le bureau de mon patron, le cœur battant d'appréhension. Je frappe doucement à la porte.
— Entrez, tonne sa voix ferme depuis l'intérieur.
Je prends une grande inspiration et entre dans le bureau.
— Monsieur, voici votre café, dis-je en lui tendant la tasse.
Il lève les yeux de ses papiers, une expression de mécontentement sur son visage.
— Enfin, vous arrivez avec mon café, dit-il d'un ton acerbe. C'est un peu tard, non ? Si vous mettez 8 minutes pour amener un simple café, qu'en sera-t-il pour les autres tâches ?