Communauté Batanga; La nécessité urgente d'une refondation.

une ère nouvelle

Medy Georges
May 8, 2023 - 3 Minutes

C'est le mois de Mai et comme il est de coutume depuis plus d'un siècle et la ville de Kribi vibre dans son ensemble vibre aux sons du « Ngàndo ya Mayi » : la fête commémorative Batanga.

Cet évènement pour certains est un moment de réjouissance et d'expression culturelle, pour d'autres il est plus que jamais une opportunitè d'affirmation identitaire. Cette divergence de perception cristallise parfois le débat au point de déteindre sur la solennité de l'évènement.

Cette fracture si visible et persistante , loin de donner de l'éclat à la communauté, la plonge dans le registre des peuples en déperdition.

Il est alors de bon ton de se poser la question de savoir ce que fait cette jeunesse instruite et vivante Batanga. N'est-elle pas consciente du chaos dans lequel les conduit les chefs traditionnels? Jusqu'à quand va t-elle rester inerte?

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Au-delà des préjugés, la communauté Batanga en particulier et Ndowe en générale compte les jeunes parmi les plus brillants du département de l'océan. C'est une jeunesse fraîche et dynamique qui a montré ses capacités dans bien de domaines (Académique, culturel, politique, administration  etc). Seulement, c'est une jeunesse qui est parfois restée à l'écart de ce qui se passe à l'intérieur de la communauté, laissant ainsi la place à des égos démesurés et égarés des chefs traditionnels mettre en guerre les uns contre les autres: c'est l'épineux problème de leadership. 

Les guéguerres entre les chefs traditionnels sont la cause principale du désordre observé aujourd'hui dans l'organisation des différents évènements qui constituent l'âme de la communauté;   et comme il a été dit à l'introduction le Mayi qui est une organisation portée par ces derniers en est le reflet. Ces guéguerres marquées par des divergences à tous les niveaux et sur tous les sujets laissant émerger un leadership approximatif et non bénéfique pour l'ensemble. 

Ce désordre porté par un égocentrisme démesuré a fini par créer des problèmes structurels dans le système de collaboration des chefferies entre elles; des problèmes organisationnels des différents rendez-vous historiques et culturels si chers aux ancêtres; questionnent quant à la capacité des jeunes à reprendre la main et à redéfinir la véritable direction qu'elle veut prendre. 

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La chefferie traditionnelle chez les Bantu est connue comme étant l'organe par essence de la gestion des conflits au sein d'une communauté. A contrario, la chefferie traditionnelle chez les Ndowè de la bande côtière Kribi-Campo brille par le conflit: Conflits entre les chefferies de deuxième degré et celles de troisième degré; conflits entre les chefs et et leurs notables; et conflits entre les chefs de village et les administrés. Cette ambiance délétère qui règne dans la communauté a poussé certains à simplement se mettre à l'écart des affaires courantes. 

à tors où à raison, la posture de retrait qu'a choisit la majorité doit être revue. Il n'est pas normal que toute une communauté se noie à cause des leaders aveuglés par de vaines ambitions quelles qu'elles soient. 

Il est temps de laisser de côté les différences; quelles soient politiques, religieuses etc. L'émergence d'une société vient de sa base. 

La jeunesse peut faire la différence, la jeunesse peut réussir là où les chefs ont créé des barrières.

Ceci est un appel à la mise en place d'un réel socle social, basé sur la sincérité, la tolérance et le dynamisme.

Il est temps de bâtir une vision commune pour l'équilibre et le rayonnement de la communauté dans son ensemble. 

Que la jeunesse fasse le pas, comme ces pères qui, dans les années 1950 ont eu le courage de s'asseoir, de déterminer l'orientation qu'ils voulaient pour le peuple. Les résultats, beaucoup les clament aujourd'hui sans même savoir quelles en sont les sources. Toujours est-il que c'est cette détermination, ce courage qu'on eut cette génération des pères qu'est né et adopté le chant de ralliement Batanga; c'est grâce à cette génération que les restes du Roi Madola ma Dimalè sont rentrés chez lui à Bongahèle pour ne citer que ces exemples là.

Il est donc temps de marquer l'histoire, il est tant de faire ce qui doit être fait en dépit de ce que cela pourrait coûter. Un fait est clair aujourd'hui la communauté Batanga en particulier et Ndowè en général ne reflète aucune devise, aucun chant communautaire, encore moins aucune valeur  légué par les ancêtres. 

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