Martin Camus Mimb et sa querelle avec Anthony Pla

Pendant que le CHAN se poursuit tranquillement, il y a une troisième demie-finale entre Martin Camus Mimb et le journaliste français Antony Pla.
Tout a commencé le weekend dernier, à la suite de la victoire des Lions à primes sur les Léopards de la RDC (2-1). Le journaliste sportif hexagonal avait alors critiqué véhément les Lions indomptables, s’attaquant notamment à leur fond de jeu insipide. Il avait poussé le bouchon plus loin en fustigeant l’attitude des organisateurs camerounais, lesquels auraient tenté d’affaiblir la sélection congolaise à travers des manœuvres covidiennes de la plus grande bassesse... bref !
Un Blanc qui s’attaque donc aux Noirs. Et c’est sur ce thème principal que Martin camus Mimb lui a répondu avec la même véhémence, et en utilisant également les réseaux sociaux. Le journaliste camerounais qui est très adoré du public camerounais, n’y est pas allé du dos de la cuiller. Il a parlé de colonialisme, de néo-colonialisme, voire de nouveau néo-colonialisme. Il s’est offusqué de ce que ce soit un « étranger » qui vienne « s’ingérer » dans les affaires internes du continent noir. Il l’a même attaqué personnellement sur ses qualifications professionnelles, en traitant Anthony Pla de journaliste plat, sans faits d’armes : « Quels sont mêmes vos états de service dans le journalisme de sport et la connaissance du football africain ? Les Dreyfus, Hedi Hamel, Franck Simon, Philippe Doucet et autres qui viennent de là où vous êtes, peuvent-ils prendre autant de raccourcis ? Eux qui ont une connaissance profonde du football africain ? Arrêtez de jouer les profs, l'Afrique n'est pas une salle de classe! »
Et vlan ! Voilà donc qu’une simple analyse sportive qui pouvait se gérer en deux places, se retrouve être au centre d’une polémique extrêmement violente. Car Anthony Pla qui n’est pas un pied plat, a rétorqué avec une publication qui vaut au moins quatre discours de Paul Biya (par la longueur hein, et non par le contenu). Le Français a re-rappelé ses origines, il a déroulé son CV qui est aussi long que les deux bras d’un basketteur des Philadelphie Sixers, et il a accusé son con de frère Martin Camus Mimb, de vouloir uniquement faire le buzz.
Anthony Pla a aussi ajouté que ses propos ont été expressément détournés par le concerné, et qu’il n’était nullement question de dévaloriser ni l’organisation, ni le niveau global du CHAN. Puis il accusé Martin Camus Mimb de racisme –Un Blanc qui accuse un Noir de racisme !–, et il a menacé de lui porter plainte pour diffamation et utilisation abusive de son image.
Le patron de la radio RSI à Douala a également surenchéri, en se filmant avec Hedi Hamel. Il a aussi ironisé en produisant un CV qui était moqueur à l’endroit de celui de son adversaire, se faisant notamment passer pour un journaliste de Caïman TV Infos (cette chaîne n’existe pas, bien évidemment).

Bref, du bas de gamme. Pour les deux je veux dire. L’un parce qu’il s’est laissé aller à répondre à la première attaque du journaliste camerounais, et l’autre parce qu’il a donné des coups en dessous de la ceinture. Car quelles que soient leurs dissidences, ils auraient très bien pu régler cette affaire dans un Direct Message sur Twitter. Ils auraient pu se téléphoner, aller boire un coup, et puis rentrer tranquillement se laver les mains.
Martin Camus Mimb n’est pas le porte-parole de l’Afrique. Il n’est pas le chargé de communication du CHAN. Il n’a pas la science infuse. Il n’est pas le baromètre du racisme, du néo-colonialisme, et encore moins le baromètre de l’observatoire du football africain. En un mot, il n’est pas un censeur.
De l’autre côté, Anthony Pla n’est pas Thierry Gilardi non plus. Je veux dire, il n’est pas un spécialiste du football subsaharien. Il aurait pu tout simplement nuancer ses propos, ou au moins les réexpliquer. Il n’aurait pas dû donner des leçons à des Africains car sa couleur de peau sera toujours mal interprétée dans un tel contexte.
C’est donc pour cela que nous assistons à cette virulente passe d’armes, qui ne nous honore pas en pleine période de compétition panafricaine. On en oublierait même que nous sommes déjà rendus à la décisive phase des demies-finales...
Ecclésiaste Deudjui
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